La gestion des eaux de pluie permet de contrôler, entre autres, les risques d’inondation. Pour faciliter leur écoulement aux abords de vos locaux professionnels ou dans votre commune, vous devez construire des caniveaux de drainage. Découvrez la réglementation en vigueur autour de ce type d’installation hydraulique.
Les différents types de caniveaux et leurs utilisations
Il existe les caniveaux sans grille, avec grilles et à fentes. Ceux qui ne possèdent pas de grille sont des canaux creusés afin d’évacuer l’eau sur une pente. Ils se retrouvent souvent dans une allée ou sur une route. Vous pouvez aussi les poser sur la toiture de votre local pour contrôler le drainage des eaux pluviales. Ce type de caniveau est facile à installer. En général, il est en béton. Il est pensé pour évacuer l’eau de manière simple et efficace.
Le caniveau à grilles est souvent placé en bas des pentes. On le retrouve aussi sur des trottoirs ou devant des bâtiments publics. Pour éviter le vandalisme, il est recommandé de fixer les grilles avec des boulons. Le grillage joue le rôle de filtre et empêche les gros corps étrangers de se mélanger avec l’eau de pluie. Il existe des modèles avec trous ou caillebotis. Il existe aussi des versions qui possèdent un aspect particulièrement design.
Le caniveau à fentes est une solution plus discrète. Les eaux pluviales sont évacuées par un interstice de quelques millimètres de largeur. Ce type de canal se retrouve en général sur la voie publique. Les collectivités l’adoptent pour aménager le paysage urbain.
Exigences en matière de construction des canaux de drainage
Les caniveaux de drainage doivent respecter des exigences en matière de solidité et de dimensions pour bien assurer l’écoulement des eaux de pluie.
Le caniveau de drainage doit présenter une bonne résistance mécanique
Un canal de drainage doit être suffisamment résistant pour supporter des contraintes mécaniques. Pour évaluer cette solidité, il faut vous référer à la norme européenne NF EN 1433. Elle définit 6 classes. Cette norme a été instaurée en 2005 afin de déterminer les lieux d’installation et la nature des caniveaux de drainage.
La classe A15 s’applique pour les canaux sur lesquels des piétons ou cyclistes vont circuler de manière exclusive. Si le caniveau est sur un trottoir, un parking ou une aire de stationnement, il doit suivre la classe B125. En ce qui concerne la mise en place d’un caniveau pour passage de véhicules lourds dans les zones portuaires par exemple, la construction doit respecter la classe E600. Les canaux de drainage qui sont en bordure des trottoirs dans des zones à faible trafic correspondent à la classe C250. Sur les rues piétonnes, les stations-service et les parkings pour camions, les ingénieurs d’études et architectes concernés doivent installer des rigoles de la classe D400. Les caniveaux de la classe F900 sont ceux qui supportent les engins les plus lourds. Ils sont souvent installés dans les aéroports et les zones militaires.
Privilégiez des matériaux robustes
Les caniveaux de drainage doivent être conçus dans des matériaux résistants aux conditions météorologiques. De plus, leurs parois doivent être lisses pour que la saleté ne s’y colle pas. Le béton hydrofuge est le matériau qui répond le mieux à ces exigences. Il est réputé pour son étanchéité et sa durabilité. Cependant, il peut se fissurer quand il est soumis à des températures très basses. Le béton polymère est une bonne alternative pour éviter que cela se produise. D’autres matériaux comme le polypropylène ou le PVC sont appréciés pour leur légèreté et leurs bonnes performances mécaniques.
Si le caniveau possède une grille, vous devez vous assurer que celle-ci est conçue dans une matière qui résiste très bien à la corrosion. L’acier inoxydable est particulièrement indiqué. Vous pouvez aussi opter pour de la fonte afin d’obtenir plus de robustesse. C’est d’ailleurs ce métal qui est utilisé sur la voirie. L’acier galvanisé est quant à lui un choix plus économique. Vous devez éviter l’aluminium. Ce métal ne respecte pas les exigences de la norme NF EN 1433.
Optez pour des dimensions adaptées au volume d’eau à drainer
La taille d’un caniveau est déterminée par la quantité d’eau qu’il doit évacuer. Il existe plusieurs formules pour établir ces dimensions. Elles prennent notamment en compte la pluviométrie, le coefficient de drainage, la raideur de la pente et la surface concernée. Il est recommandé de connaître la largeur de la grille pour vous faciliter la tâche. Pour un caniveau qui sera installé aux abords d’un garage professionnel ou d’une piscine municipale par exemple, il faut privilégier une largeur de 100 à 120 mm. Sur la voie publique, elle peut aller jusqu’à 200 mm.
Conseils pour maintenir les caniveaux de drainage en bon état
Un caniveau qui respecte les normes en vigueur ne demande pas beaucoup d’entretien. Il n’est pas nécessaire de nettoyer ses parois, car elles sont antiadhésives. En revanche, il faut prendre soin de la grille. Quand celle-ci est obstruée par de la saleté, cela peut empêcher l’écoulement des eaux pluviales et provoquer des inondations.
Il est donc conseillé de procéder à un nettoyage une fois par an. Si le canal est situé à côté d’arbres, cela peut être fait une fois par semestre. Pour cela, votre équipe doit utiliser un détergent doux ou biodégradable. Si vous n’en avez pas, vous pouvez diluer de la Javel dans une grande quantité d’eau. L’utilisation de produits chimiques trop puissants peut conduire à la détérioration des caniveaux. Un détergent comme l’eau de Javel peut par exemple accélérer la corrosion des grilles qui recouvrent la rigole. Même un métal comme l’inox peut être endommagé dans ce cas. Il est recommandé de toujours enlever la grille quand vous utilisez de la Javel ou un détergent similaire. À la fin du nettoyage, vous devez rincer avec de l’eau.
Assurez-vous que les produits chimiques ne se déversent pas dans la rigole pendant le récurage de la grille. Si le caniveau n’est pas relié à une station d’épuration (cas des réseaux séparatifs), les eaux de pluie sont rejetées dans une rivière proche. Le nettoyage d’un caniveau à fentes se fait avec un jet d’eau puissant. Passez un tuyau d’arrosage le long de l’interstice afin de nettoyer les saletés.
Vue d’ensemble des réglementations en matière de drainage en France
La gestion du drainage est encadrée par plusieurs lois. Ainsi, selon l’article 640 du Code civil, l’évacuation des eaux pluviales se fait naturellement sur une pente. Les terrains qui sont situés en contrebas n’ont pas le droit d’empêcher leur écoulement. De même, ceux qui sont situés en hauteur ne doivent pas engager des travaux qui accéléreraient la descente des eaux de pluie. C’est le principe de servitude naturelle. Quand vous aggravez l’écoulement de l’eau vers les fonds, vous pouvez être condamné à verser une indemnité en cas de dommages.
La gestion du drainage est également du ressort des collectivités locales. La loi MAPTAM (Modernisation de l’Action Territoriale et d’Affirmation des métropoles) accorde une compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et de Prévention des Inondations) aux communes. Ainsi, elles peuvent interdire le rejet des eaux pluviales dans les cours d’eau. Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) prend aussi en compte les problématiques de drainage. Il peut fixer les règles de construction et d’aménagement des systèmes d’évacuation des eaux pluviales. Il peut aussi interdire qu’elles soient drainées sur la voie publique. Toujours au niveau local, les PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation) peuvent aussi indiquer des règles à suivre par rapport au drainage des eaux pluviales.
La Loi Alur (Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) établit des solutions plus durables dans la gestion des eaux pluviales. Ainsi, elle encourage la mise en place des systèmes de drainage écologiques. Les nouveaux parkings prévus pour les centres commerciaux ont par exemple l’obligation de posséder des espaces perméables. Cela facilite l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol.
La construction des systèmes de drainage doit répondre aux exigences de l’annexe C du DTU 20.1. Il s’agit d’un ensemble de directives techniques qui préconise une reconnaissance du terrain avant d’engager d’installer un caniveau. Ce dernier doit être situé sur un point élevé qui se situe à bonne distance du bâtiment principal.
